Status Quo en Australie et Nouvelle-Zélande
Historique

Après les tentatives de tournées avortées des années 1968 et 1969, l'histoire de Status Quo, en Australie et Nouvelle-Zélande débute, le 27 janvier 1973 lorsque le groupe s'embarque pour une pluvieuse tournée de trois semaines, en compagnie de Slade et Lindisfarne. Management et groupe ne sont pas très chauds pour partir à l'autre bout du monde alors que le succès discographique, bel et bien présent en Angleterre, ne demande qu'à s'amplifier avec une promotion digne de ce nom. Mais le contrat fut signé, fin 1972, et tout le monde se doit de l'honorer. La première date de ce tour a lieu, le 27 au Hamilton Racecourse d'Auckland. Il pleut, en Nouvelle-Zélande et Australie et c'est peu de le dire. La pluie, à Auckland a pour effet de n'amener que 7.000 personnes à la place des 20.000 attendues. A Sydney, il tombe des trombes pendant tout le concert. A Melbourne, les 25.000 personnes présentes essuient une averse sans précédent. Petit à petit, le groupe vole la vedette à Slade et, ce soir-là, Quo est, ni plus ni moins, propulsé tête d'affiche. Outre les conditions météorologiques difficiles, Status Quo se voit confronté à un réel problème avec les différentes scènes érigées, lors des concerts, en plein air. Les scènes de fortune proposées par le promoteur sont un véritable cauchemar pour les roadies lorsqu'il s'agit de monter le matériel. Les quatre musiciens ont besoin de place pour distiller leur bouillant boogie !!! Devant tant d'adversités, le concert de Canberra est annulé à cause d'un mouvement de grève d'une catégorie de travailleurs australiens et celui d'Adelaïde également à cause d'une blessure à la main de Rick Parfitt. Francis Rossi est, quant à lui, accusé par la presse australienne, d'avoir fait un streap-tease dans un avion reliant Adelaïde à Perth. C'est vrai qu'entasser deux groupes de la trempe de Slade et Status Quo, dans le même vol, c'est s'exposer à de multiples complications. Il arrive que les deux groupes se bombardent de nourriture alors que Parfitt et Holder passent leur temps à passer un miroir sous les jupes des filles. John Coghlan, lui, de son côté, savoure : 'Tout était plaisir. Jouer de la batterie était du pur plaisir, boire avec le groupe était du pur plaisir. Etre avec les filles avec lesquelles le fait de jouer dans le groupe semblait attirer était du pur plaisir. Lors de notre première tournée australienne, elles nous montrèrent l'Opéra House de Sydney, j'ai alors pensé que j'avais une chance inouïe d'être payé pour être là !'.

Le 31 août, Status Quo retourne en Océanie pour une tournée australienne et néo-zélandaise sous la houlette du promoteur local, Nick Adrian. Cette fois, le groupe est tête d'affiche et les quatre concerts australiens sont donnés à guichets fermés et dans des ambiances frisant l'hystérie. 'Festival Hall de Brisbane, 1973. Le speaker avait dit de ne pas monter sur les sièges. En moins de 10 minutes, tout le monde était sur les sièges, tous chaussés de nos chaussures à plateforme. On était à cinq rangs du premier rang et il m'a fallu environ une semaine pour récupérer. J'ai savouré chaque instant. De merveilleux souvenirs' se remémore un fan. Mais après, la dernière représentation à Adelaïde, Adrian, le peu scrupuleux promoteur, disparaît avec tous les 'royalties' en poche. 17.000 spectateurs sur 4 dates, ça fait un paquet d'argent qu'il ne se voit pas partager avec la formation londonienne. Devant cette situation, le groupe, Bob Young et Colin Johnson se réunissent dans une chambre d'hôtel afin de savoir s'il était possible de sauver la partie néo-zélandaise de la tournée. Malheureusement, il est vite apparu qu'il était impossible de poursuivre sans promoteur et ce sont même les agents de Phonogram qui financent le retour du groupe en Angleterre. Cet incident fait la première du magazine australien musical australien, Goset, dans son numéro du 22 septembre, preuve étant de la popularité grandissante du groupe, en Australie. La tournée se voit, donc, amputer des trois dates néo-zélandaise. Mais l'année 1973 se clôture avec de satisfaisantes ventes de disques puisque 'Paper plane' est classé dans les classements de vente de 45 tours, dans les deux pays alors que 'Piledriver' et 'Hello' sont certifiés disques de platine (50.000 unités vendues), en Australie.

Autre fait marquant de cette année qui vient de s'écouler. Alan Lancaster rencontre, lors d'une conférence de presse, la charmante et jeune Dayle Thurbon. Elle n'a alors que 17 ans mais Alan en tombe éperdument amoureux. C'est finalement Patty, l'ex petite amie de Rick, récemment exilée en Australie qui jouera les entremetteuses entre les deux. Quelques années plus tard, ce coup de foudre débouchera sur un solide mariage. En 1974, ayant écumer toute l'Europe et tenter de percer aux Etats-Unis, Status Quo se produit en Australie du 12 au 23 novembre (dont le concert du 20 novembre, à Sydney, fera l'objet d'un bon enregistrement audio). Après 26 heures de vol, l'avion du Quo se pose vers 8 heures du matin et le groupe est attendu à l'aéroport par une cohorte de journalistes leur posant quelques questions plus imbéciles les unes que les autres comme, par exemple : 'Jouez-vous mieux parce que vous avez les cheveux longs ?'. Le succès de cette tournée est phénoménal (24.000 spectateurs sur 6 dates). Status Quo confirme sa notoriété de l'année précédente. Cependant, un incident faillit, à nouveau, entacher la popularité du groupe. Dans un ascenseur d'un hôtel australien, un roadie, surpris par le directeur, eut quelques démêlées avec deux filles. Pour la presse, ce roadie se transforma curieusement en Rick Parfitt, lequel eut toutes les peines du monde à se disculper. Pendant ce temps, 'Quo' est certifié disque d'or, en Australie.


Bien évidemment, devant tant de succès, le couvert est remis pour l'année 1975, avec, encore un peu plus d'intensité. Dix dates sont programmées du 2 au 19 octobre dont trois au Festival Hall de Melbourne (où assisteront 15.000 personnes). Seulement, la réputation sulfureuse du groupe en concert a traversé les océans pour s'échouer sur les plages australiennes. Le promoteur local, qui, au départ privilégiait des représentations en plein air, ne donnera son accord pour des concerts en salle à la seule condition qu'il n'y ait aucune dégradation et qui, de toute, façon, seront à la charge du management du groupe. Mais dorénavant, Status Quo est bel et bien implanté en Australie. Cette tournée est, à nouveau, un réel succès et le groupe s'y voit remettre la bagatelle de trois disques d'or pour les ventes de 'Hello', 'Quo', 'On the level' (lequel est même certifié triple disque d'or soit 150.000 unités vendues). De plus, 'On the level' est même certifié en or dans sa version cassette et le 45 tours 'Roll over lay down' est, lui aussi, déclaré disque d'or (24ième vente de l'année). Rien qu'en 1975, Quo aura écoulé plus de 400.000 disques en Australie, en faisant un des plus gros vendeurs de l'année. Dans ce contexte très favorable, rendez-vous est, forcément, donné pour l'année suivante. Il ne saurait en être autrement.



En 1976, Status Quo choisit de terminer son année scénique par huit concerts en Australie et un en Nouvelle-Zélande. Cette cinquième tournée, qui se déroule du 24 novembre au 11 décembre, apporte, tout naturellement, un nouveau et beau succès avec près de 50.000 personnes sur la partie australienne. Là, Status Quo reçoit une nouvelle galette en or pour 'Blue for you' (triple platine en Australie et platine en Nouvelle-Zélande). Ce tour n'est pas dépourvu d'anecdotes croustillantes. Sur la vol de British Airways qui véhicule le groupe en Australie, John Coghlan profite de la nuit pour inviter une jolie hôtesse de l'air à boire une coupe de champagne avant qu'elle ne le rejoigne dans les toilettes. Malheureusement, l'infortuné batteur se trompe de porte avant d'y tambouriner fortement et d'être délivré par une vieille dame qui, prise de peur, menace de faire scandale. Lors du concert de Melbourne, les fans sont un peu trop entreprenants pour le service d'ordre qui sévit fortement. Devant ces agissements, Francis Rossi demande à Bob Young d'intervenir mais il se fait éjecter, manu militari, et se voit obligé de casser un carreau pour revenir dans la salle et rejoindre la scène au moment où la partie 'harmonica' du 'Roadhouse Blues' doit débuter. Après avoir fait l'impasse sur l'année 1977 (ce qui n'empêche pas les ventes gigantesques de 'Live' et 'Rockin all over the world'), Quo va se produire du 18 juillet au 17 août à travers toute l'Australie. Ce tour fait l'objet d'une publicité télé. les petits plats sont mis dans les grands !!! Rendez-vous est donné à Lancaster, à Sydney. En effet, Alan est, depuis quelques jours en vacances chez sa belle-famille. Le bassiste profite même de cette période pour se mettre en quête d'un logement, songeant sérieusement à s'établir définitivement là-bas. Pourtant, tout le monde, groupe et management sont inquiets sur l'état de Parfitt qui ne semble pas complètement remis de ses problèmes de santé (virus musculaire contracté plus tôt dans l'année). Niant ce fait, Rick affirme qu'il est dans un état très satisfaisant et prêt à 'bouffer' de la scène. Mais, Alan Crux persuade le management d'emmener dans ses 'bagages', Pip Williams parce qu'il est bon guitariste et prêt à 'remplacer' Parfitt sur scène en cas de problèmes. Mais, le guitariste rythmique de Status Quo ne veut, en aucun cas laisser sa place. Pourtant, il souffre en silence, doit subir des injections de cortisone avant de monter sur scène. Chaque jour, il passe des heures dans des bains très chauds et s'enveloppe dans des serviettes chauffées. Alan Lancaster est vraiment préoccupé par l'état de santé de son ami et l'aide souvent à se coucher et à se lever, aidé de temps en temps par Bob Young. La tournée met, néanmoins, du temps à se mettre en place comme l'explique Rossi : 'L'Australie ? C'était toujours bon. Nous avons toujours eu du bon temps, là-bas. Pourtant, la réaction concernant 'Rocking all over the world' fut plus lente que dans d'autres pays ! Étrange ! Les deux premiers concerts que nous ayons donnés étaient quelques peu sinistres. Nous les avons donnés dans une petite salle de Newcastle où le son était particulièrement mauvais. Après deux mois d'inactivité, nous étions un peu rouillés et les fans ne semblaient pas être dedans ! Par la suite, ça s'est mieux passé. A Melbourne et Sydney, ils ont vu ce que c'était que le rock'n'roll ! Héroïquement, Parfitt assurera tous les concerts, ainsi qu'une superbe participation à l'émission, Countdown, où le groupe interprète, en play-back, 'Rocker's rollin'. Après le dernier concert, un match de football est organisé avec les membres du groupe et leur management et il tient à y participer. L'équipe de Status Quo est opposé à une sélection de journalistes locaux. La victoire (4-3) est obtenue après quelques déboires. Suite à çà, ce sont de véritables éclopés qui regagnent l'Angleterre. Bob Young a un pied cassé, Francis Rossi, Andy Bown et Rick Parfitt sont fortement contusionnés ! Lancaster, de son côté, reste en Australie et donne rendez-vous à ses amis pour le festival de Reading, quelques jours plus tard. Cette immense tournée (21 dates) sonnent comme une espèce de tournée d'adieux. Status Quo ne retournera pas dans ce pays avant 1997 ! Et pourtant, les cinq dates de Melbourne réunissent 25.000 personnes et la tournée complète réunira plus de 90.000 spectateurs. Le projet 'Rock on', film où le groupe devait figurer en compagnie de Queen, des Pink Floyd, Led Zeppelin et Elton John, sera, finalement, abandonné. Le principe du film était de filmer chaque groupe ou vedette lors d'une de leur représentation dans les lieux différents à travers le monde. Pour Status Quo, il était question de les filmer en Australie. Malheureusement, pour des raisons budgétaires, le film fut annulé.

Les années suivantes, malgré l'absence de tournées promotionnelles, les disques continuent à se vendre. Les albums 'Whatever you want' et '12 gold bars' sont certifiés or, en Australie. L'entente au sein du groupe se dégradant, personne ne songe à se rendre en Australie, seule l'Europe sera le théâtre de représentations et il faudra attendre 1991 et la compilation 'Rockin all over the years' pour voir un album de Status Quo certifié. Mais quelle certification ! La plus importante qu'ai jamais eue le groupe, en Australie puisque le disque est proclamé quadruple disque de platine soit plus de 280.000 unités vendues. Jamais le Quo n'a atteint un tel niveau de vente au pays des kangourous. Six ans plus tard, du 4 au 12 mars 1997, la bande à Rossi se produit en Australie où elle reçoit un accueil mémorable. A signaler que la dernière visite des rois du boogie au pays des kangourous remonte au 17 août 1978 alors que le groupe jouait à Melbourne. La tournée commence, comme souvent, par des interviews radios. Est-ce l'émotion de revoir ce pays après tant d'années, alors que le groupe participe à une émission de la télévision australienne, qui fera que Rossi oubliera les paroles de 'Caroline' ? On peut dire que cette année 1997 est marquée sous le signe des retrouvailles. Francis et Rick ont, d'ailleurs, l'agréable surprise de rencontrer Roy Lynes, leur ex-clavier. Pourtant, le premier concert de Gold Coast, du 4 février, ne se déroule pas sans problèmes. Les responsables de la salle exigent du public qu'il reste assis. De plus, de récurrents problèmes électriques rétrécissent une set list amputée de 'Caroline', 'Down down' et du rappel. Tout ceci n'empêche pas le groupe de se rendre, après la représentation, à une petite party donnée sur la plage de la ville. Alcool est, copieusement, consommée et même Jeff Rich, souvent si sage, pourtant, a quelques difficultés à rejoindre l'hôtel. 'Je ne me souviens même pas avoir quitté la plage mais j'ai fini dans mon lit, tant bien que mal !'. Concerts et interviews incessantes (presse écrite et même télé) sont au menu de Rick Parfitt et Francis Rossi. Près de vingt ans sans fouler le sol de l'immense île, il y en a des trucs et des trucs à raconter. Un double CD nommé 'Rockin all over Australia 97', exclusivement destiné au marché australien, voit le jour pendant la tournée. Il regroupe les deux productions, '12 Gold bars vol.1' et '12 Gold bars vol.2'. Il faut essayer de reconquérir le marché qui fut, jadis, si lucratif et ça semble marcher puisque ce disque se classe n°46 des Charts australiens. En mars de l'année suivante, le groupe s'envole, à nouveau, pour l'Australie. La formation participe, le 21, à l'émission "Hey, hey, it's Saturday" avec Elton John et Billy Joël. Status Quo clôt l'émission avec un medley constitué de 'Caroline', 'Down down', 'Whatever you want' et 'Rocking all over the world' et est rejoint, sur scène, par toute l'audience présente sur le plateau. Le surlendemain, c'est sur la chaîne Channel 9 et l'émission 'In Melbourne tonight' que le Quo démontre toutes ses vertus joviales. Le lendemain, Quo démarre sa tournée le 24, à Geelong, dans une petite salle de 1.000 places et donne 9 concerts à travers l'île. Le 25, à l'Entertainment Center de Melbourne, 5.000 fans sont présents. Deux tournées en deux ans, c'est beaucoup mieux que deux en vingt ans. Status Quo semble reconquérir un marché que le groupe avait perdu. 'Nous avions l'habitude d'être énormes là-bas puis subitement il semblerait que la maison de disques nous ait lâchés. On n'a pas su trop pourquoi' explique Parfitt qui gardera toujours une tendresse particulière pour la tournée de 1973 en compagnie de Slade. Le 31 mars, Quo termine son tour des télés australiennes par une apparition à 'The Midday show' diffusée par Channel 9. Ils interprètent un meddley de leurs meilleures titres et se voient revivre leur jeunesse lorsque quelques filles enthousiastes envahissent la scène !


En octobre 2000, après une convaincante tournée européenne, Francis et Rick s'envolent pour l'Australie alors que John, Matt et Paul (Hirsch) se reposent quelques jours supplémentaires. Dans l'avion qui quitte Heathrow, se trouvent, outre les deux guitaristes, David Walker, les publicistes Simon et Christine Porter, et leur chargé de communications, Lyane Worsfield. D'innombrables interviews, radio et télé sont données par les deux figures de proue du groupe dans un seul et unique but : Promouvoir la tournée. Quelques places restent à vendre ! Cette campagne aura eu pour effet de boucher tous les trous. Elle commence pourtant mal lorsque leur premier avion, en partance de Singapour pour Sidney, eut quelques problèmes techniques. Avec cinq heures de retard et un nouvel avion, Rossi et Parfitt arrivent, enfin, à Sidney et filent directement au studio télé. Rien de spécial à signaler pour les cinq jours qui suivent sinon que les deux amis naviguent de studio en studio. A leur tour, Rhino, Paul et Matt s'embarquent pour cette tournée australienne qui doit se dérouler du 28 octobre au 16 novembre. Le groupe se retrouve le 27 octobre à Brisbane. En compagnie de Status Quo, on croyait avoir tout vu en matière de surprises ! Mais, non ! Le groupe arrive encore à nous étonner. Il est 10 heures à la gare de Brisbane. Le groupe embarque à bord du luxueux Great South Pacific Express, l'équivalent australien de l'Orient Express. Les wagons sont bondés de journalistes australiens, d'équipes de télévision, de représentants de la maison de disques et d'environ quatre-vingt fans australiens qui ont gagné le droit de participer à ce voyage grâce à divers concours organisés dans toute l'île. Deux chanceux fans anglais, vainqueurs eux aussi, d'un concours accompagneront le groupe pendant les deux semaines de la tournée. Vers midi, le train s'arrête à Grandchester, commune d'environ une centaine d'âme et écrasée par un soleil de plomb. Outre le fait que ce village soit implanté en plein désert australien, il possède la gare la plus ancienne d'Australie. Les habitants ont érigé des tentes afin que tous les voyageurs puissent se restaurer à la douce odeur du charbon de bois et de la braise, le tout arrosé par une bière bien fraîche. Alors que tout ce petit monde se restaure, les battants du dernier wagon s'abaissent laissant place à une véritable scène, les marshalls blancs renvoyant la lumière brûlante du soleil. Il fait environ 35°. Les roadies effectuent les derniers réglages et le groupe investit l'une des scènes les plus originales sur laquelle ils n'aient jamais joué. Malgré deux coupures d'électricité (dont une, ironiquement, pendant 'Rain', il n'a pas plu depuis des mois sur la région), ce concert, de quarante-cinq minutes, fut un réel succès. Quo n'a pas fini de surprendre ! Mais avant de réembarquer, le groupe, effectue une donation au profit des pompiers chargés de lutter contre les incendies de prairies. Cette journée est immortalisée dans le tour programme 'Never say Never'. Le groupe conjugue vacances (jet skis, etc ...) et concerts. Il réside un temps sur 'the Magnetic island', paradis terrestre s'il en est. Mais, le 4 novembre à Brisbane, les choses sérieuses commencent, surtout lorsque quelques heures avant le concert, une panne d'électricité vient semer le doute. Réparé à temps, le concert est un réel succès. Le groupe y rencontre Roy Lynes, l'organiste du groupe jusqu'en 1970 qui est invité par Rossi et Parfitt à jouer avec eux sur scène "Roll over Beethoven". Trente ans que Lynes n'avait pas joué avec ses ex-potes. Retrouvailles sympathiques ! Deux jours plus tard, à Sydney, Status Quo joue devant quelques 7.000 personnes. Le 14, à Adélaïde, l'absence quasi-totale de promotion n'empêche pas 3.000 fans de se joindre au groupe pour, à nouveau, un superbe concert. Mais tout n'est pas aussi rose, la veille, à Melbourne, seules 2.500 places sur les 12.000 trouvent preneurs. Afin de ne pas donner l'image d'une salle trop déserte, les organisateurs décident de la mettre en configuration 7.000 places. Autre échec, au Hard Rock café de Melbourne où seulement une cinquantaine de fans se présentent pour la séance de dédicaces. Le 16 novembre, le groupe donne son dernier concert à Perth. Sitôt la représentation terminée, les cinq musiciens se rendent à l'aéroport et après un changement à Singapour, le vol de vingt-deux heures ramène la troupe dans sa perfide Albion. Status Quo entame sa dixième tournée australienne, le 17 avril 2003, 12 dates qui les emmèneront au 30. Ce nouveau tour est naturellement un réel succès où il faut cependant noter l'annulation du concert de Melbourne, le 29, à cause d'une blessure à un orteil de Rick Parfitt. Le nombre d'interview télévisées et radiophoniques est, encore une fois, impressionnant, le Quo apparaissant sous toutes les formes des médias australiennes. 'Heavy trafic' n'atteindra, cependant qu'une maigre 42ième place du classement des ventes d'albums, en Australie (rien en Nouvelle-Zélande).

En avril 2006, l'album 'The party ain't over yet' est réalisé en Australie pour coïncider avec la nouvelle tournée qui se déroule du 29 avril au 14 mai. Onze dates en compagnie de Deep Purple ! Le 6 mai, après deux jours de repos, Status Quo de produit au Tweed Heads de Twin Towns, en tête d'affiche (Deep Purple n'étant pas présent). Ce sera le meilleur concert de leur tournée. Ce ne sera pas le cas, le lendemain, lors du concert de Brisbane où les 6.000 spectateurs seront dans l'obligation totale de rester assis face aux prérogatives impitoyable du service d'ordre ce qui fera dire à Rossi : 'Et nous avons entendu dire que c'était une ville de rock'n'roll !'. Même si, pendant cette tournée, il y eu de nombreux jours de repos entre les concerts, le groupe en revient fatigué même si la voix de Parfitt montre des signes de renaissance réconfortant. 'Je ne pense pas que nous reviendrons en Australie. C'est un trop long voyage et nous ne sommes plus aussi jeunes que nous semblons l'être. De plus, nous pensions tous que Rick allait mourir. Dieu merci, il s'en est tiré. Je ne sais pas combien de temps allons nous encore continuer, aussi longtemps que nous pourrons, naturellement, mais chaque chose doit avoir une fin ' affirme Rossi. Alarmante cette déclaration ! Une autre chose est évoquée, c'est l'aspect économique. Véhiculer le groupe en Australie a, pour le management, un coût assez fort et une tournée au pays des kangourous n'est pas assez rentable, surtout quand il faut partager la recette avec Deep Purple. Pour l'anecdote, la tournée ne suffira pas à faire entrer 'The party ain't over yet' dans les Charts malgré les quelques 25.000 personnes ayant assisté aux concerts.

Il faudra attendre 2010 pour revoir Status Quo en Australie, pour seulement cinq dates, du 10 au 17 mars, pratiquement tous sold-out. A peine arrivés, Rossi et Parfitt sont submergés d'interviews. La première est réservée pour la célèbre émission 'The Kerri-Anne Show'. Pour agrémenter le programme, le clip de 'Rocking all over the world' avec la poupée de Lancaster est diffusée. Pas la meilleure approche, convenons-en. Interrogés sur l'itinéraire de la tournée, les deux guitaristes sont incapables de répondre de manière précise. De toute manière, ils n'ont pas à s'en soucier. On les véhicule de lieux en lieux depuis des années. Le 9 mars, la veille du concert à Sydney, Francis Rossi avoue à la radio australienne que la seule différence qu'il ait jamais eue avec Lancaster est d'ordre strictement musical, rien d'autres ! Etonnant ! Rien ne laisse encore présager de ce qui arrivera le lendemain. En effet, afin d'entériner une nouvelle action en justice menée par Lancaster, de sa chambre d'hôtel, Porter appelle, alors, Lancaster pour en convenir des modalités. Pendant la conversation, Alan demande des nouvelles de ses anciens partenaires. Porter propose, alors, à Lancaster de lui passer Rossi, ce dernier étant présent dans la chambre. C'est, alors, la première fois qu'ils se parlent depuis plusieurs années. 'Au travers de toutes ces années, il y a eu toutes sortes de contacts entre nous mais c'était hargneux. Là, ce fut complètement différent peut-être du au fait qu'il est malade, je ne sais pas. Il m'a avoué qu'il était désolé de ce qu'il se passait et qu'il y avait été amené. (en fait, ils rejetèrent la faute sur Colin Johnson, l'ancien manager). Une heure après, ils étaient encore en ligne. Lancaster fut invité au concert de Sydney. Parfitt se souvient avec émotion de ce moment : 'Ce fut extraordinaire de le voir de nouveau. Je fus choqué, néanmoins, par son état physique lui qui avait toujours été un bagarreur. Il était réellement dur et avait toujours eu un corps puissant. Alors le voir après tant d'années aussi frêle qu'il est fut un terrible choc'. Alan et Francis décident, alors, de mettre leur différence de côté et d'emblée, discutent de quel projet ils pourraient mener à bien. Ils évoquent des écritures communes et peut-être, jouer ensemble à nouveau. ''J'étais tellement heureux lorsque je l'ai vu à Sydney. Je connais Alan depuis que nous avons onze ans et lorsqu'il se rendra en Angleterre, nous irons nous ressourcer dans les endroits où nous avons grandis' précise Rossi. On y croyait plus, les deux membres fondateurs de Status Quo réconciliés ! C'est le temps des retrouvailles car, à Brisbane, une rencontre est organisée avec Roy Lynes. A noter que le concert d'Adélaïde, du 14 mars, regroupera près de 30.000 spectateurs, l'un des records d'affluence du groupe, en Australie alors que le DVD de 'The party ain't over yet' est certifié en or pour 7.500 unités vendues. En 2012, Après la participation à deux festivals suisse et autrichien, le groupe se rend en Australie pour un show privé pour les employés des supermarchés Coles. Dans le cadre d'une campagne promotionnelle, le groupe enregistre, même, pour Coles, une nouvelle version de 'Down Down' avec les paroles 'Down down, prices are down'. Ce titre figure sur la version australienne de 'Quid Pro Quo' qui sort le 3 octobre. L'année suivante, une nouvelle tournée de 7 dates est mise sur pied. Elle intervient six jours après le dernier concert du Frantic Four, à Wembley Aréna. A Fremantle, première date de ce tour, ce sont bien Edwards, Lettley et Bown qui sont aux côtés de Rossi et Parfitt, en lieu et place de Coghlan et Lancaster pour un show redevenu classique. Entassés sous une tente, 15.000 personnes sont présentes. Pourtant, Parfitt ne semble pas savourer complètement cette tournée après celle du Frantic Four. Il s'explique : 'Je ne me suis pas délecté d'un retour avec Rhino et Andy bien que, avec le plus grand respect que j'ai pour eux, ce soient des types sympas et de grands musiciens car j'allais regretter le réalisme des quatre originaux et cette euphorie. Mais ça n'a duré que deux concerts et j'étais de retour avec le Quo actuel qui est, aussi, un groupe fabuleux''. Les concerts de cette tournée seront, à nouveau, très fréquentés et Roy Lynes sera présent lors de la représentation de Brisbane, le 28 mars. L'année suivante, Alan Lancaster essaiera de convaincre Rossi du bien fondé d'une tournée Frantic Four, en Australie, projet auquel Rossi n'adhèrera pas entraînant une brouille définitive entre les deux.

La dernière tournée australienne interviendra du 11 au 27 octobre. Elle débute par l'annulation du premier concert (Auckland, le 11). Problème d'horaire clament certains, insuffisance de réservations prétextent d'autres. Deux jours plus tard, c'est au théâtre the Star à Gold Coast que se retrouve tout ce petit monde devant 1.200 personnes seulement. Fait marquant c'est Richie Malone qui interprète (plutôt bien) 'Little Lady'. Ce titre augmenté de 'Don't drive my car' intègrent la nouvelle set-list ! Deux compositions du regretté Parfitt ! Comme un clin d'oeil ! Le 14, la formation se produit au Civic théâtre de Newcastle devant seulement 800 personnes !!! Deux dates, deux échecs en matière de fréquentation ! Heureusement, le lendemain, l'Opéra House de Sydney est sold out avec environ 2.500 personnes. Après une nuit de sommeil, Léon Cave et John Edwards embarquent à bord du paquebot 'The Radiance of the Sea' où le groupe doit donner deux concerts, le 21 dans le cadre de la campagne 'Rock the boat'. Les trois autres membres les rejoindront lors d'une escale à Nouméa. Jouer sur un paquebot est une première pour Status Quo ! La formation est largement plébiscitée par les estivants ! Après avoir débarqué, le concert de Melbourne (devant 1.900 personnes) clôture la tournée australienne. Ce sera le dernier concert du groupe sur cette belle île où Alan Lancaster avait élu résidence, définitivement, en 1979. Cette histoire d'amour entre Status Quo et l'Australie aura duré 34 ans (1973 - 2017), donnera naissance à 124 concerts vus par plus de 550.000 personnes, onze albums certifiés pour près de 2,5 millions de disques vendus. Carrière parfaitement réussie !!! Alan Lancaster tombera amoureux de ce pays, il y émigrera en 1977, avant de s'y installer définitivement en 1979, d'y investir de belles sommes d'argent dans des logements et d'y mourir, le 26 septembre 2021, à l'âge de 72 ans.